By Aude Prezioso Year 11
Quand je lisais L’Étranger d’Albert Camus, je ne comprenais pas ce choix de titre. Je pensais que c’était une histoire de réfugié ou un roman d’amour tragique. Pas du tout. C’est pour cela que je suis allé questionner ma mère et elle m’a répondu :”Est-ce qu’on peut être étranger à soi-même?” C’est une question à laquelle je réfléchis beaucoup, car elle ne se contente pas d’une seule réponse.
L’Étranger est un roman qui raconte la vie de Meursault, un homme émotionnellement détaché vivant en Algérie. Son histoire commence avec la fameuse phrase : “Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.” Un incipit qui a marqué la littérature française et qui servira de preuve de l’indifférence du personnage face au décès de sa mère et à d’autres évènements dans le déroulement de sa vie. Après avoir appris cette nouvelle, Meursault retourne à son quotidien et commence même à sortir avec une femme prénommée Marie. L’histoire prend une autre tournure quand le protagoniste se retrouve dans une situation violente entre son ami Raymond et un autre homme. Il finit par tuer ce dernier sur la plage. Meursault se fait poursuivre en justice pour non seulement ce meurtre, mais aussi pour son apathie dans tous les évènements de sa vie. Dans ces derniers moments, il repense à la vie, à la mort et à l’absurdité de l’existence.
Pour revenir à la question : “Est-ce qu’on peut être étranger à soi-même?” Je pense que oui. On n’est peut-être pas étranger à soi-même dans le sens où on ne se reconnait pas physiquement, mais plutôt d’un point de vue psychologique. La pensée s’adapte à certaines situations et l’action qui peut suivre a la possibilité de détacher l’esprit et la chair qui l’entoure. De temps en temps, une action n’a pas été accompagnée par une pensée réfléchi. Une des définitions d’un étranger est une “personne avec laquelle on n’a rien de commun”. Je trouve qu’il est possible de ne plus rien avoir en commun avec nous-mêmes, car on change constamment et, parfois, on s’éloigne complètement d’une ancienne version de nous.
