Par Victor Marchandise, Année 12
C’est une révolution pour les apiculteurs et une bonne nouvelle pour tout l’écosystème: le premier vaccin pour abeille est désormais autorisé aux États-Unis. Ce vaccin se nomme primeBEE et est un remède qui protège contre la loque Américaine, une maladie qui se transmet par spores et contact, et qui est très contagieuse et mortelle pour les abeilles . Mais le problème vient surtout du fait que dès qu’elle touche une ruche, il n’y a pas d’autres solutions pour les apiculteurs que de s’en débarrasser, c’est-à -dire tout brûler pour éviter qu’elle se répande dans d’autres ruches. Ce qu’on entend par brûler ce n’est pas seulement la ruche mais aussi la structure et le matériel ayant été en contact avec la ruche. Car si une seule spore (ensemble de cellule pouvant se reproduire) survie, elle peut rester contagieuse pendant presque 70 ans et être l’origine d’un nouveau cluster.
Les abeilles sont indispensables pour tous les écosystèmes qui nous entourent. Plus de 30% de notre nourriture repose sur cet insecte. Elles sont en voie de disparition à cause du changement climatique, de l’agriculture intensive, des pesticides et des maladies. C’est pourquoi ce vaccin est une très bonne nouvelle, mais comment fonctionne t-il?
Contrairement aux animaux et aux humains, les abeilles ne développent pas d’anticorps. Il faut donc leur en procurer afin qu’elles puissent lutter contre la maladie. Ce vaccin ne s’injecte pas avec une seringue, puisqu’il serait difficile de l’injecter à des millions d’abeilles. Il est sous forme de pâte sucrée, ce dont la reine des abeilles raffole. Les anticorps présents dans la pâte sont donc engloutis par la reine et se rendent dans son système sanguin, puis aux ovaires, et finalement aux larves qui vont naître. Les abeilles seront alors en grande partie immunisées. Cette vaccination par voie orale a déjà été testée plusieurs fois avant d’être accessible sur le marché et s’est montrée très efficace.
C’est donc une véritable révolution scientifique qui s’ouvre à nous pour protéger l’écosystème global. Ce vaccin est sûrement le premier d’une longue série pour les abeilles autrefois pensées non-vaccinables. Mais cela ouvre aussi d’autres portes fascinantes. Par exemple, une étude a été menée afin d’utiliser des moustiques pour vacciner des êtres humains contre le paludisme. En effet, des moustiques génétiquement modifiés pourraient transmettre de faibles doses et ne rendrait pas les gens malades, mais entraînerait une réponse immunitaire qui les vaccinerait.
Cette découverte incroyable est un exemple parfait de comment la science peut être utilisée dans la lutte contre cette crise écologique avec nos abeilles. Nous espérons qu’encore plus de découvertes comme celle-ci se réaliseront, pour nous donner plus d’espoir dans cette quête.