Chuyin Jin, Année 12
Funèbres hirondelles, printemps morbide
Quand l’idéal se perd, l’homme n’est que chair.
Sans flamme, sous l’emprise d’une vide misère
Attendant son tour dans un laboratoire froide.
L’idéal donne la vie en tuant la mort.
Une mort certes indolore, mais apathique
Telle qu’un chasseur aveugle, tragique
Un pianiste sourd ou une flûte insonore
La Camarde rode les rues assourdissantes.
Dépourvu de ceux qui espèrent, fugitif de la foi
Dénichait des âmes solitaires, privées de joie.
Convoitait et brûlait leurs esprits suppliants.
Des années, des décennies, même des siècles
Passé à chercher un destin qui n’existait point.
Devant l’idéal, l’homme n’est que mesquin.
Sans espoir, une lutte futile remplie d’échecs.